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Commémorer les 80 ans de la rafle de Tunis pour ne pas oublier les juifs de Tunisie et de Maroc Une colonne de juifs conduits au travail obligatoire à Tunis. Le 9 décembre 1942 alors à une rafle de 5 000 juifs sont envoyés aux travaux forcés dans des camps où ils subissent des mauvais traitements. Dans 32 camps éparpillés dans le pays. Envoyé dans le camp d’El-Aouina, près de Tunis : Les donnaient des coups de fouet et de bâton pour accélérer la cadence du travail. Le travail était dur car la plupart des juifs n’avaient pas l’habitude du travail manuel. Une quarantaine d’entre eux succombent dans les camps. Cette date marque un tournant. Jusque-là, les juifs de Tunisie, environ 90 000 personnes, n’avaient pas subi de telles persécutions. Depuis l’établissement du régime de Vichy, ils étaient toutefois l’objet de mesures antisémites, selon le statut des juifs promulgué en métropole en octobre 1940. "Dans ce statut, il y a l’article 9 qui stipule qu’il est applicable dans les pays du protectorat". Mais pour qu’un texte soit applicable en Tunisie, il faut qu’il ait le sceau du bey (le souverain tunisien, NDLR)".

L’application du statut des juifs. À l’époque, de Ahmed II Bey gouverne le pays. "Il s’agit d’un vieillard roi musulman qui mourra deux ans plus tard. Il est plus préoccupé par sa fin et ce qu’il va léguer à ses enfants. Il ne veut pas rentrer en conflit avec le résident général de France, surtout pour une question qui concerne les juifs". Le statut est donc introduit le 30 novembre 1940 et exclut les juifs de la fonction publique et des professions touchant à la presse, à la radio, au théâtre et au cinéma. Il se révèle toutefois "plus modéré" qu’en métropole, puisque les ascendants et descendants de morts pour la France et les veuves de guerre bénéficient, par exemple, de dérogations. Un deuxième statut qui renforce les exclusions professionnelles est promulgué en juin 1941. Lorsque le bey meurt en juin 1942, son cousin Moncef lui succède. Ce dernier comme son prédécesseur, il signe des décrets édictant des mesures raciales, notamment "pour éliminer l’influence juive dans l’économie tunisienne". Mais la situation s’aggrave, surtout avec l’occupation allemande en novembre 1942, au lendemain du débarquement anglo-américain en Algérie et au Maroc. Le colonel SS Walter Rauff, inventeur des chambres à gaz mobiles utilisées en Europe de l’Est, mène alors l’action antijuive. "Au début, il a dans l’idée de lancer un pogrom pour liquider les juifs avec l’aide de la population musulmane car il n’a pas suffisamment d’hommes, mais les chefs de la communauté musulmane en sont informé ferme les yeux et la bouche. L’officier nazi décide alors d’agir par lui-même. Le 8 décembre 1942, il convoque des responsables de la communauté juive et exige la réquisition de 3 000 travailleurs munis de pelles et de pioches pour le lendemain. Seulement une centaine d’hommes répondent à cet appel. "Rauff lance alors une rafle qui se déroule devant la grande synagogue, que les SS profanent. Ils arrêtent tous les passants. Une deuxième rafle a lieu aux abords de l’école de l’Alliance israélite universelle, tandis qu’une centaine de personnalités juives sont aussi enfermées à la prison militaire de Tunis pour servir d’otages et être fusillées en cas de désobéissance". Les juifs de Tunisie subissent aussi la déportation, mais un seul convoi quitte le pays en avril 1943 avec une quarantaine de personnes. "Ils ne pouvaient pas convoyer les déportés jusqu’à Auschwitz en train. Il fallait utiliser soit la voie maritime, mais c’était impossible, soit la voie aérienne, les juifs de Tunisie ont donc été les seuls juifs du monde à être déportés par avion". Au bout de six mois, l’occupation allemande prend fin avec l’arrivée des Alliés, en mai 1943. Celle-ci met un frein à l’application de la "solution finale" en Tunisie. La communauté commence alors à faire le récit de ce qu’elle a subi, mais très vite ces faits sont passés sous silence. Quand ils ont découvert en 1945 ce qui s’était passé en Europe, ils ont considéré qu’ils avaient moins souffert et ils se sont tus.

Le même pour les juifs du Maroc deviennent eux aussi une cible des autorités françaises installées au Maroc et doivent faire face à des discriminations comme en Europe. Un dahir (décret) du 31 octobre 1940, définit les juifs comme une race et non pas comme une religion. Ce dahir s’applique aussi bien aux Juifs nés au Maroc qu’aux Juifs nés en dehors du royaume et qui sont de nationalité étrangère. Résultat : les juifs au Maroc sont exclus de toute profession libérale. Ils ne peuvent pas devenir enseignants, avocats, médecins, architecte, fonctionnaires ou artistes. Les enfants de ces communautés souffrent également de discrimination puisque beaucoup sont renvoyés des écoles françaises. Par ailleurs, le roi marocain et son protectorat français avaient même imposé aux juifs du Maroc de faire une déclaration détaillée de leurs biens qui mènerait à des confiscations et à des spoliations. Le fait que le roi Mohammed ben Youssef à signer ces dahir. « Entre 1940 et 1942, il fut de signer le dahir anti-juifs comme il a du signer même des dahirs portant atteinte à son pouvoir, afin de ne pas mettre son trône en danger. Les témoignages rapportés soulignent parmi les justes, histoires perdues dans le long prolongement de l'holocauste dans le pays marocain rendant compte de nombreux cas de tortures sadiques sur les malheureux prisonniers juifs et non juifs. Des camps de travail sont donc installés par le protectorat français de trône de sultan au Maroc dans lesquels prêts de 2000 juifs seront internés, je cite par exemple le camp sinistre de Bou‘arfa au Sahara oriental où étaient internés Juifs, où les conditions de vie étaient des plus dures. Dans un autre camp, celui  de Aïn Béni Matar, près de Jerada, furent internés 400 Juifs qui subirent des traitements cruels. Même à Boudnib dans le Tafilalt, berceau de la dynastie royale alaouite, et ville natale du général Mohammed Oufkir, trois bâtisses de l’armée française servirent de camp de travail où furent internés des centaines des Juifs…Voir la suite à l’article originale lien : http://oriliobahia-laeks.over-blog.com/2019/12/juifs-du-maroc-des-victimes-de-l-holocauste-marocain.html. De nos jours, la communauté juive tunisienne et marocaine ne compte plus qu’un millier de personnes. Chaque année, la SHJT met en lumière la rafle de Tunis en organisant des conférences et des cérémonies. Pour le 80e anniversaire, un rassemblement est organisé le 11 décembre au Mémorial de la Shoah en mémoire des victimes. "La Société d’histoire s’est donnée pour vocation de faire connaître ce qui s’est passé. Nos grands pères et pères ont eu la pudeur de ne pas parler, ce sont nous les intellos activistes libérales et les enfants et les petits-enfants qui ont repris le flambeau",

Par : Orilio Bahia

 

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